
Maîtriser les fondamentaux du dialogue territorial autour des énergies renouvelables
Le 23 avril 2025, j’ai eu le plaisir d’animer un webinaire intitulé « Maîtriser les fondamentaux du dialogue territorial autour des énergies renouvelables ». Cet événement a rassemblé de nombreux inscrits, signe de l’intérêt croissant pour la réussite du développement des projets d’énergies renouvelables par une meilleure approche du dialogue territorial. Aujourd’hui, je vous propose de revivre les moments clés de ce webinaire, enrichis d’analyses et d’exemples concrets, pour vous transmettre les outils essentiels à la conduite de vos projets.
Introduction : Le paradoxe de l’acceptabilité des énergies renouvelables
80% des Français se déclarent favorables aux énergies renouvelables. Ce chiffre, issu des enquêtes de France Renouvelables, pourrait laisser penser que développer de tels projets serait une formalité. Pourtant, sur le terrain, la réalité est toute autre : les contestations, oppositions et recours se multiplient, qu’il s’agisse d’éolien terrestre, de photovoltaïque au sol, d’agrivoltaïsme ou de méthanisation agricole.
Ce paradoxe entre une adhésion générale et une opposition locale croissante révèle la nécessité d’un véritable dialogue territorial, au-delà de simples obligations réglementaires. Dialoguer n’est pas une option, c’est une stratégie indispensable pour sécuriser les projets, gagner du temps et construire une relation de confiance avec les territoires.
Partie 1 : Pourquoi engager un dialogue territorial dans les énergies renouvelables ? Comprendre les fondements du dialogue territorial
Le premier réflexe est souvent de penser « comment » dialoguer : permanence publique, réunion d’information, porte-à-porte, lettre aux riverains. Pourtant, la vraie question est « pourquoi dialoguer ».
La réponse est simple : réduire ou éviter les contestations, oppositions ou recours qui peuvent ralentir, voire bloquer un projet. Mais ce n’est pas tout. Un dialogue réussi permet également :
- De construire la confiance avec les parties prenantes,
- D’anticiper les risques de contestation au même titre que les risques techniques, financiers ou réglementaires,
- De favoriser l’ancrage territorial du projet,
- D’offrir des marges d’évolution au projet, en phase avec les attentes locales.
Partie 2 : Quand, comment, avec qui dialoguer ? Construire une stratégie adaptée
Il existe maintenant beaucoup d’exemple de dialogue et la tentation est grande de transposer un dialogue qui a fonctionné, c’est-à-dire qui a conduit à une acceptation locale d’un projet.
Cependant les ingrédients d’un dialogue sont nombreux.
Par exemple le comment peut puiser dans les modalités possibles (Information, Consultation, Concertation, Co-construction) et les méthodes de mise en œuvre (lettre d’information, rencontre, permanence, réunion publique, …).
La réussite du dialogue est conditionnée par une association adaptée des ingrédients. Trouver la bonne association des ingrédients nécessite de répondre à cinq grandes questions : Quand ? Comment ? Avec qui ? Où ? Et sur quoi dialoguer ?
Les réponses à ces questions sont déterminées par la résultante de la rencontre du projet avec le territoire concerné. Cette résultante peut être qualifiée par un risque de contestation.
Une fois ce risque évalué, les réponses aux questions (Quand ? Comment ? Avec qui ? Où ? Et sur quoi dialoguer) seront plus facilement identifiables car l’objectif de la réponse est clair, celui d’éviter ou de réduire ces risques.
Évaluer en amont le risque de contestation est donc un prérequis indispensable. Il s’agit d’un travail d’analyse croisée entre les caractéristiques du projet et celles du territoire, combinant des approches techniques et sociologiques.
Cette connaissance permettra de construire une stratégie du dialogue.
Partie 3 : Les étapes clés du dialogue territorial pour les énergies renouvelables : de l’émotion au consensus
Un dialogue territorial réussi suit trois grandes étapes, que l’on retrouve systématiquement quel que soit le projet :
1. Accueillir l’émotion Quand un projet est présenté, les premières réactions sont émotionnelles : peur de l’inconnu, crainte de l’impact sur le cadre de vie, sentiment de perte de contrôle. Il ne faut pas nier ces émotions, mais au contraire les écouter et les reconnaître.
2. Favoriser les échanges constructifs Une fois les émotions exprimées et respectées, il devient possible de passer à un dialogue rationnel. Les participants sont alors plus ouverts à entendre les arguments, à poser des questions, à exprimer des propositions.
3. Tendre vers le consensus Le but n’est pas forcément d’obtenir une adhésion enthousiaste, mais un consensus suffisant pour permettre l’acceptabilité du projet et éviter les recours.
Accepter cette progression naturelle du dialogue est fondamental. Vouloir brûler les étapes en imposant d’emblée des réponses techniques risque d’aggraver les tensions.
Conclusion : Le dialogue territorial, une démarche stratégique incontournable
Dialoguer, c’est bien plus qu’une obligation réglementaire : c’est une démarche stratégique.
En prenant le temps d’analyser son projet, d’évaluer les risques sociaux, de choisir la bonne modalité de dialogue et d’adapter son approche aux spécificités du territoire, un développeur maximise ses chances de réussite.
À travers l’expérience partagée durant ce webinaire, il apparaît clairement que le temps investi dans le dialogue est largement rentabilisé : réduction des délais, diminution des risques de recours, meilleure acceptation locale.
Pour aller plus loin, je vous invite à prendre rendez-vous pour un échange personnalisé de 30 minutes. Ensemble, nous pourrons analyser votre projet, évaluer vos risques spécifiques et construire votre stratégie de dialogue sur mesure.
Contactez-moi directement à philippevervier@acceptablesavenirs.eu pour fixer un rendez-vous.
Philippe Vervier