Le 23 mai 2025, j’ai animé un webinaire intitulé « L’acceptabilité prédictive : un atout stratégique pour les entreprises », illustrant comment l’acceptabilité prédictive dans les entreprises devient aujourd’hui un levier clé de réussite.

À travers ce webinaire, mon objectif était clair : montrer comment l’acceptabilité prédictive permet aux entreprises de sécuriser leurs projets, en anticipant les contestations, en réduisant les oppositions, et en construisant un dialogue territorial efficace, tout en respectant les exigences réglementaires.

Partie 1 – Le constat : entre approbation générale et refus local

Pour commencer, dès l’introduction, j’ai souhaité poser le cadre : de plus en plus de projets, en particulier dans les domaines de l’urbanisme, de l’agriculture, des infrastructures ou des énergies renouvelables, se heurtent à des blocages, recours et oppositions parfois massifs.

Prenons l’exemple des énergies renouvelables. Si 8 Français sur 10 déclarent y être favorables, la réalité sur le terrain est toute autre. À ce stade, dès qu’un projet s’installe à l’échelle locale, des mouvements d’opposition surgissent. C’est le fameux paradoxe entre l’acceptabilité sociale et le rejet local.

Pourquoi cette divergence ?

Parce que les perceptions d’un projet change radicalement selon l’échelle territoriale. Le « photovoltaïque » est vu comme une promesse nationale, mais peut être perçu comme une nuisance au niveau communal. En effet, les affiches dénonçant une « marée noire photovoltaïque » en sont l’illustration concrète.

Par ailleurs, les perceptions d’un même type de projet changent également d’un territoire à un autre.

Partie 2 – Les limites des démarches classiques : la concertation seule ne suffit plus

En réponse à ces tensions, la concertation est souvent utilisée comme outil principal. De ce fait, elle devient presque un réflexe institutionnel. Mais est-ce suffisant ? La réponse est non, si elle n’est pas accompagnée d’une vraie stratégie.

Je me suis appuyé sur plusieurs études et témoignages pour le démontrer. Premièrement, les citoyens participent de moins en moins aux concertations. Par exemple, selon Harris Interactive (2023), seulement 38 % estiment que leur avis a été pris en compte, contre 55 % qui pensent le contraire.

Par ailleurs, comme l’indiquait le rapport Bernasconi sur la participation citoyenne, sans un processus rigoureux et structuré, la concertation ne produit ni qualité, ni confiance.

J’ai illustré ce point avec le cas emblématique de l’autoroute Toulouse-Castres : malgré un enchaînement de procédures réglementaires (débat public, concertation post-débat, enquête publique), le projet n’a pas pu trouver le chemin d’un véritable dialogue pour construire un consensus local. Par conséquence, les oppositions sont devenues d’ampleur nationale et le projet a été attaqué sur plusieurs dimensions y compris juridique conduisant à une décision de justice qui a bloqué le projet. En d’autres termes, l’absence de stratégie a renforcé la conflictualité.

Faute d’une stratégie claire. Une succession d’étapes ne remplace pas une vision.

La concertation doit donc répondre aux questions fondamentales : Pourquoi ? Quand ? Comment ? Avec qui ? Où ? Sur quoi ?

Partie 3 – Acceptabilité prédictive dans les entreprises : une démarche structurée et stratégique

Dans ce contexte, j’ai proposé une approche structurée, proactive et outillée : l’acceptabilité prédictive. C’est une méthode que nous avons développée chez Acceptables Avenirs depuis plus de 15 ans, avec l’appui de sociologues, de chercheurs, de l’ADEME et de la Région Occitanie. Cette méthode d’acceptabilité prédictive en entreprise repose sur deux analyses complémentaires.

L’acceptabilité prédictive, c’est anticiper les risques de contestation avant qu’ils ne se matérialisent.

Plus précisément, cela passe par deux analyses complémentaires :

1. Une évaluation du potentiel d’acceptabilité du projet, selon six axes de perception : pertinence, équité, crédibilité, responsabilité, ouverture et ancrage territorial.
2. Une analyse de la sensibilité du territoire, en identifiant les enjeux locaux portés par les habitants, la pression possible sur les élus, et la capacité de mobilisation.

Nous disposons d’outils simples, rapides, efficaces et peu coûteux : une première évaluation peut être réalisée dès l’avant-projet, pour moins de 900 euros. Ainsi, cela permet déjà d’ajuster le projet en amont, d’éviter les erreurs coûteuses, et de choisir les bons leviers participatifs (information, consultation, concertation, co-construction…).

La force de cette démarche ? Elle ne généralise pas. En effet, elle adapte les outils au binôme projet-territoire, en fonction du risque. Un même projet ne suscitera pas les mêmes réactions selon le territoire.

C’est particulièrement visible dans le cas suivant : dans les Pyrénées-Orientales, sur un projet lié à la réutilisation des eaux usées après traitement (sujet hautement sensible), nous avons mis en place une stratégie de dialogue et un plan d’actions composé d’expositions d’information et de dialogue, de livrets de dialogue, de périodes d’écoute prolongée, d’un tableau de bord des retours du territoire. Par conséquent, cette stratégie a permis d’ajuster le projet tout en respectant les impératifs techniques, économiques et réglementaires et évitant une généralisation des oppositions initiales.

Conclusion – Une stratégie gagnante : gain de temps, d’énergie et de légitimité

Après 15 années d’expérience, nous constatons que les projets accompagnés par une démarche d’acceptabilité prédictive :

• Gagnent entre 6 et 12 mois sur leur calendrier,
• Obtiennent leur autorisation dans 90 % des cas,
• Réduisent les recours à 10 % des projets,
• Évitent les oppositions dans 30 % des cas,
• Et dans 40 % des cas, font changer d’avis certains opposants.

C’est une véritable stratégie d’anticipation, d’efficience et de sérénité pour les entreprises. Et au-delà des chiffres, c’est une posture éthique : écouter, dialoguer, respecter, ajuster. L’acceptabilité prédictive en entreprise permet non seulement de sécuriser les projets, mais aussi de structurer une posture de dialogue durable.

Vous êtes porteur de projet ? Que vous soyez en phase d’étude, de faisabilité ou déjà confronté à des blocages, il est peut-être temps d’agir. Vous ne savez pas encore quel type de dialogue territorial engager ? Explorons-le ensemble.

Je vous invite à prendre rendez-vous pour un échange personnalisé de 30 minutes. Ce temps d’échange, confidentiel, permet souvent de trouver les premiers leviers de solution adaptés à votre situation.

📩 philippevervier@acceptablesavenirs.fr

Philippe Vervier