Pour une meilleure acceptabilité des projets EnR

Un constat européen : les projets EnR et particulièrement l’éolien sont de moins en moins acceptés.

Le projet Wind2050 soutenu par le conseil Danois pour la recherche stratégique consiste à « identifier des solutions énergétiques laissant le plus de gens possible aussi satisfaits que possible. Aucune solution ne plaira à tout le monde, que ce soit au niveau national ou local. Cependant, nous devons à l’environnement et les uns aux autres de trouver les meilleurs compromis dans la façon dont nous établissons les priorités, positionnons et communiquons avec différents projets énergétiques, en particulier en ce qui concerne les énormes éoliennes, qui polarisent souvent l’opinion » @KristianBorch (https://www.linkedin.com/in/kristian-borch-687298/).

The project Wind2050 may revolutionize citizen involvement in renewable energy.

Dans le cadre du projet Wind2050, une étude a été réalisée sur les pratiques des développeurs et une revue de la littérature scientifique à été faite pour mieux comprendre leurs interactions avec les parties prenantes. 7 éléments principaux ont été identifiés qui peuvent apporter des réponses à une meilleure acceptabilité des projets d’EnR et particulièrement des éoliennes

1 – Les «publics» sont nombreux, de même que les sites (ou lieux); Il est difficile de traiter de la diversité des localités, des préoccupations des citoyens et des perceptions de risques associées. En outre, les attitudes et les perceptions évoluent avec le temps et doivent être suivies.

2 – Les développeurs considèrent trop souvent le public comme irrationnel et égoïste s’ils s’opposent aux projets éoliens (mythe de NIMBY). Cela empêche probablement de savoir comment engager le dialogue avec les parties prenantes et de mieux comprendre leurs préoccupations.

3 –Le public a besoin de sentir et de croire qu’il est respecté et que ses préoccupations sont prises en compte sérieusement dans un dialogue à double sens. Certaines preuves suggèrent que la communication au niveau local est rarement un processus à double sens.

4-Le public peut être à la fois rationnel et émotif face à de nombreuses questions, notamment l’énergie éolienne. En effet, il est difficile de changer les émotions face aux perceptions du risque ou aux problèmes liés au processus. Mais des mesures peuvent être prises pour mieux comprendre les préoccupations du public afin de changer les perceptions du public liées à la cognition. Cependant, l’émotion liée au risque reste très difficile voire impossible à changer

5 – Pour les publics, l’évaluation doit être faite différemment des experts. Où les publics obtiennent-ils des informations? Quelle en est la fiabilité? Les facteurs qualitatifs sont importants pour définir et communiquer. Les perceptions du public sont importantes pour comprendre comment évaluer les informations techniques et les évaluations des risques.

6- Les incertitudes sont importantes et doivent être communiquées par le développeur et d’autres acteurs à la communauté dans le processus de décision. Ils sont plus complexes à traiter lorsque la confiance du public est en déclin. La perception et la confiance des experts et / ou des décideurs sont essentielles.

7-Les projets éoliens en mer soulèvent un ensemble différent de problèmes liés à l’emplacement, aux processus de consentement, aux rôles des développeurs, ainsi qu’aux diverses préoccupations et perceptions du public. Les projets côtiers en cours au Danemark peuvent présenter une dynamique intéressante et différente de celle du site éolien terrestre qui nécessite une exploration plus poussée du point de vue de l’acceptation sociale

Mettre en place de nouvelles formes de concertations

Au regard des incertitudes liées à un projet, de la diversité des situations et des caractéristiques sociétales locales, il convient de faire émerger un projet énergétique qui :

  • corresponde aux contraintes économiques ;
  • respecte les préoccupations des citoyens et leurs perceptions de risques associées ;
  • soit faisable techniquement et réglementairement.

L’émergence de tels projets passe par la construction de la confiance entre le développeur, les experts et les parties prenantes.

Des travaux européens (http://wsstp.eu/news/wsstp-innovation-awards-winners-2018-announced) ont montré que ces nouvelles formes de concertation doivent engager un processus sincère de construction d’un consensus avec les parties prenantes, processus qui doit prendre en compte :

  • la diversité du territoire concerné par le projet d’implantation d’EnR ;
  • l’organisation d’une source d’informations reconnues par l’ensemble des parties prenantes
  • le respect de la parole de chacun qui sera démontré par :
  1. le recueil exhaustif de l’expression des préoccupations de chacun sans jugement de leur rationalité ;
  2.  l’analyse collective et objective des impacts avérés ou perçus du projet sur le territoire et les populations
  • l’organisation d’une source d’informations reconnues par l’ensemble des parties prenantes

L’Acceptabilité en question

Selon @AcceptablesAvenirs, la dimension humaine est centrale pour la bonne conduite et la réussite des projets complexes pour lesquels les divergences d’intérêts sont fortes. L’acceptabilité sociale n’est pas un processus descendant mais un processus dynamique entre le porteur de projet et les parties prenantes du projet dans toute leur diversité. Ainsi le processus d’acceptabilité sociale ne conduit pas seulement les parties prenantes à accepter un projet, il convient également dans ce processus que le porteur de projet accepte d’évaluer les demandes des parties prenantes et de faire évoluer son projet.

L’acceptabilité sociale est un processus de construction d’une convergence qui ne pourra se faire qu’après une reconnaissance sincère et objective de la diversités des divergences.

Il s’agit bien de la construction d’une convergence qui sera composée des caractéristiques techniques et économiques du projet et de l’identité sociétale du territoire concerné, et surtout des évolutions du projet qui permettront la mise en adéquation des caractéristiques technico-économique avec l’identité sociétale du territoire.

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