Acceptabilité sociétale des éoliennes en France: mythe ou réalité ?

François de Rugy vient d’officialiser le lancement du premier parc éolien en mer française. Ce projet de 80 éoliennes sera développé par EDF renouvelable à proximité de Saint-NazaireAlors que les premiers appels d’offres date d’il y a 7 ans, quelles perspectives de développement pour le secteur en France ? 

Feu vert pour le premier parc éolien en mer en France, au large de Saint-Nazaire.

D’après l’Agence Internationale pour les énergies renouvelables, le secteur représenterait onze millions d’emplois dans le monde, dont 700 000 dans les énergies vertes. Alors que les premiers appels d’offres ont été lancés en 2012, La France ne compte toujours aucun parc éolien en mer en activité ! Et pour quelles raisons ? Bien souvent, les freins rencontrés sont les démarches administratives, les recours juridiques systématiques de la part d’opposants et les renégociations de contrats.

Suite à l’annonce de François de Rugy, ce premier parc éolien qui va voir le jour au large de Saint-Nazaire pourrait être raccordé au réseau en 2022/2023 pour une puissance équivalente à 20 % de la consommation électrique de la Loire-Atlantique. Avec un marché de l’emploi plus en forme que jamais, c’est une vraie opportunité pour tout le territoire. Les énergies renouvelables se développent fortement dans le monde avec pour leaders la Chine et le Brésil et où les secteurs les plus porteurs demeurent l’énergie solaire photovoltaïque et l’éolien.

Ainsi, à travers sa filiale EDF Renouvelables, EDF déploie sa stratégie Cap 2030 dont l’objectif est de doubler les capacités installées en énergies renouvelables du groupe dans le monde d’ici 2030. Dans ce contexte de transition énergétique, le groupe entend bien aller vers une performance responsable et devenir un « champion de la croissance bas carbone ».

Et quid du développement des EnR « terrestres » en France?

Alors que la France s’ouvre vers un déploiement important de son parc éolien en mer, qu’en est-il du développement des EnR « terrestres » ? D’abord, elles ne peuvent pas bénéficier directement du soutien de l’État, ces projets (éoliens terrestres, parcs photovoltaïques, Biogaz) étant particulièrement nombreux, mais de moindre envergure. Pourtant, le manque de soutien de l’État peut se révéler être une opportunité si le soutien des acteurs locaux est recherché en toute sincérité. Le projet ne sera pas ressenti par les acteurs comme quelque chose d’imposé.

Les projets d’EnR terrestre rentrent de façon directe dans le quotidien des populations. Les éoliennes marines sont quant à elles au contact de quelques acteurs (pêcheurs professionnels, nautisme, protection de l’environnement). Cela demeure une réalité : si les EnR terrestres font partie de nos vies, il faut donc chercher à minimiser les impacts du projet sans oublier ceux qui sont perçus.

Nous le savons, les pressions locales (riverains, citoyens, élus et associations) peuvent être fortes. Les porteurs de projets sont confrontés à énormément de risques liés à la concurrence pour le foncier, à la circulation de fausses informations, aux peurs des riverains, aux rivalités locales, à la difficulté de présenter les avantages de leur projet, ou encore, à l’utilisation du projet à des fins politiques… les pressions locales seront obligatoirement négatives si le projet cherche à s’imposer. Mais c’est aussi le signe que les acteurs locaux s’intéressent à leur cadre de vie et qu’ils pourront probablement s’approprier le projet si celui-ci est ouvert et leur permet d’en retirer des « bénéfices » de toute nature (économiques, emplois, protections de l’environnement, implication dans la gouvernance, bien-être…).

L’acceptabilité sociétale : menace ou opportunité du développement des EnR ?

Vous l’aurez compris, chaque obstacle rencontré peut s’avérer être une vraie opportunité si chaque problème est pris sous un autre angle. Quand le projet EnR est accepté, il ne peut que se développer. L’acceptabilité ne se décrète pas, c’est un processus dynamique basé sur un dialogue sincère avec tous les acteurs du territoire. C’est d’autant plus vrai quand on sait que la société est de plus en désir de participer aux décisions qui vont impacter le cadre de vie de tout un chacun.

Merci aux personnes qui ont accepté d’échanger en amont de cet article : Jean-Pierre MERLE @Dakkia, Philippe LEGENDRE @Efficia, Paul LAURENT @Carden-Biogaz, David TROCHERIE @Letang Biogaz, Laurent DUCOMMUN @GRDF, Mathieu GODDEFROY @Terra Energies, Yvon ROUZIC @ENER24, Thibault CAILLE L’ETIENNE @Prodeval.

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