Si le photovoltaïque rencontrait jusqu’alors moins d’oppositions que l’éolien, il semblerait que ce ne soit plus le cas avec des projets de centrales photovoltaïques au sol approchant ou dépassant la centaine d’hectares. Entre acceptabilité sociétale et acceptation locale, quel défi s’impose à leur implantation ?
Quand le photovoltaïque fait grincer des dents
Bien qu’elle ne semblait pas jusqu’à aujourd’hui dans le viseur de certaines oppositions, l’implantation de centrales photovoltaïques commence à rencontrer des difficultés. Récemment c’est contre le projet Solarzac qu’elles se sont manifestées, au titre de la protection des paysages et de l’agropastoralisme méditerranéen… et elles étaient largement majoritaires ! Perçue comme imposée à la population, l’ambition de l’entreprise de couvrir 220 à 400 hectares pour son projet ne passe pas, et la proposition de financement participatif encore moins.
Si l’enjeu est écologique, de nombreux citoyens alertent sur les dérives de l’implantation de panneaux photovoltaïques, en particulier quand ces derniers recouvrent des hectares de forêt ou de terres agricoles et non des toits ou des surfaces adaptées. Dans le Lot-et-Garonne, le ton est en effet récemment monté suite à l’annonce de l’arrivée de 30 000 panneaux censés recouvrir 400 hectares de maquis et de prairies.
Acceptabilité sociétale et modèle économique des énergies renouvelables
À l’image de l’éolien dont la majorité des projets a fait l’objet de recours devant la justice, ces projets d’envergure sont contestés tant sur les conséquences locales de leur implantation que sur le modèle économique de la transition énergétique.
La question de l’acceptabilité de l’implantation de centrales photovoltaïques pourrait se poser autrement. Il s’agit de trouver les solutions permettant de faire converger les parties prenantes vers un projet partagé.
Un projet rend concrète cette controverse relevant de l’acceptabilité sociétale qu’est le modèle économique industriel choisi pour le développement des énergies renouvelables. Un projet complexifie le débat, puisqu’à cette question du modèle économique viennent se greffer toutes les inquiétudes locales relatives aux conséquences environnementales. Complexité également renforcée par la question d’une répartition équitable sur un territoire des avantages et des inconvénients du « solaire industriel ».
Un projet durable du début à la fin
Vous l’aurez compris, entre acceptabilité sociétale et acceptation locale, il y a probablement l’acceptation du porteur de projet à une évaluation publique des conséquences de son projet au regard d’éléments de contestations aussi diversifiés, contrastés et parfois subjectifs que sont par exemple la remise en question d’un modèle économique et la préservation du cadre de vie locale. Il s’agit aussi d’être en capacité de proposer un projet conservant sa cohérence de base, qu’est le « durable », et le respect de l’environnement souhaité pour son lieu d’implantation.
